samedi 29 juin 2019

David Abbasi interviewé Robert BAER Directeur de la CIA-Robert Booker Baer, dit Bob Baer, est un ancien agent de la CIA, né le 1er juillet 1952. Aujourd'hui consultant international, il a effectué sa carrière en tant qu'agent des opérations clandestines. Au sein des services secrets américains, il a lutté contre la bureaucratie, qu'il jugeait trop peureuse et à la source même des attentats du 11 septembre 2001, conséquence de nombreuses négligences de la part de ses supérieurs selon lui. Il a démissionné de la CIA en 1997.


David Abbasi interviewé Robert BAER Directeur de la CIA (2009)

R: L’argent saoudien joue un rôle dans le pouvoir américain.
Les compagnies de pétrole …. Ils contrôlent le congrès, la Maison-Blanche
l’Arabie saoudites continue le financement de différents mouvements à travers le monde.
le président avait accepté de l’argent c'est pour ça qu'il à refusé que je passe à l'acte


Qui est Robert BAER ?

Robert Booker Baer, dit Bob Baer, est un ancien agent de la CIA, né le 1er juillet 1952. Aujourd'hui consultant international, il a effectué sa carrière en tant qu'agent des opérations clandestines. Au sein des services secrets américains, il a lutté contre la bureaucratie, qu'il jugeait trop peureuse et à la source même des attentats du 11 septembre 2001, conséquence de nombreuses négligences de la part de ses supérieurs selon lui. Il a démissionné de la CIA en 1997.
Robert Baer est né à Aspen. Il grandit dans le Colorado, pratiquant la compétition en ski et espérant devenir plus tard un professionnel. Après un passage à l'Académie militaire de l'Indiana, des études à l'Université de Georgetown et à l'université de Berkeley, en Californie, il décide d'entrer à la CIA en 1976. Après une année de formation, notamment paramilitaire, il rejoint l'Agence en tant qu'officier de renseignement, à la division des opérations clandestines.
Pendant une vingtaine d'années, Robert Baer a l'occasion de combattre l'islamisme sur tous les fronts, mais également les hésitations de la Maison-Blanche. Il démissionne de l'Agence après avoir tenté en vain d'obtenir le soutien de l'Administration Clinton pour le renversement de Saddam Hussein, en 1995. Il commence alors la rédaction d'un premier livre, La Chute de la CIA - Les mémoires d'un guerrier de l'ombre sur les fronts de l'islamisme (2002), dans lequel il raconte sa carrière de façon chronologique. L'ouvrage reflète l'état du Moyen-Orient à l'époque des guerres fratricides, des années 1970 jusqu'à nos jours. Il y parle de ses activités au sein de la centrale, tout en démontrant de quelle manière la CIA est passée d'une agence de terrain à une agence de bureau.
Dans son troisième livre ...Et la maison s'envolera, Robert Baer aborde de façon romanesque, une approche plausible des mois qui ont précédé les attentats du 11 septembre 2001.
Arabisant et francophone, il est aujourd'hui consultant international et partage son temps entre WashingtonParis et la Bourgogne, région dans laquelle il possède une maison. Il est aussi éditorialiste sur le site TIME.com, chargé des affaires de renseignement1.


David Abbasi : Robert Baer, vous souhaitiez devenir professeur, finalement vous êtes devenu agent secret de la CIA . Aujourd'hui vous avez quitté la CIA.Pourquoi ?
Robert Baer : J’en ai eu marre de la CIA! La politique, washington , le monde secret, ça suffit pour moi!
J’ai quitté la CIA après 21 ans de service. Maintenant j'ai commencé à écrire.
D:En effet, Vous avez écrit plusieurs livres. Le film Syriana, sorti en 2005 avec George Clooney qui joue un agent de la CIA est le scénario librement adapté de vos mémoires « la chute de la CIA »...
R: Absolument le livre est basé sur mon bouquin.
Et après ça j’ai écrit un livre sur l’Arabie Saoudite « or noir et maison blanche ». Ça n’a pas vraiment plu à l’Arabie Saoudite! Ils m’ont interdit d’entrer dans leur pays après ça. Apparemment ils n’aiment pas la vérité!
D: Ceux qui sont les soi-disant connaisseur et détenteur de la vérité sur l’islam n’apprécie pas votre vérité. Pour en revenir à votre premier ouvrage et son adaptation au cinéma est-ce que cette fiction ressemble à la situation actuelle avec le grand Moyen-Orient et le pouvoir perso-syrien qui fait face à l’intégrisme musulman?
R: A vrai dire le problème c’est les extrémistes pas les musulmans. Nous avons la même chose aux États-Unis avec les chrétiens. C’est aussi un problème pour nous aux États-Unis, les extrémistes.
D: Pensez-vous que c'est la fin de l'intégrisme et que leur organisation est morte?
R: Je pense que Ben Laden est mort. Et donc je pense que c'est la fin de l'intégrisme musulman.
D: Vous croyez que Ben Laden est mort? En temps qu’agent de la CIA c'est vraiment ce que vous pensez? si oui où, quand, comment ?
R: Oui c'est ce que je pense et Il y a cinq ans. Sa dernière vidéo date de 2007, c'est étrange.
Il y a une très grande probabilité qu’il soit mort aujourd’hui.
D: Monsieur Bear, vous dites que c’est la fin de l’islamisme et de  l’intégrisme, mais malheureusement nous constatons chaque jour la montée des mouvements musulmans et surtout nous constatons la politisation de l’islam, une politisation de l’islam assez dangereuse. Que pensez-vous de l’islam politique et les république islamique?
R: Les talibans sont des fascistes pas des islamistes il y a une grande différence.
Quand je parle des intégristes je parle par exemple du wahhabisme.
Je dis que c’est la fin pour eux car selon moi les musulmans sont contre ces mouvements et ils vont mettre, sans doute, un terme au mouvement des extrémistes.
D: Vous avez proposé au président Bill Clinton en 1995 de viser, de faire chuter Saddam Hossein et il a refusé...
R: Oui. à vrai dire  j’ai essayé de tuer Saddam Hussein . Il était un vrai danger.
J’étais le chef et le représentant de la CIA en Irak. Là-bas on m’a proposé un coup d’état contre lui que j’avais accepté mais auquel j’ai dû renoncer à cause du refus du président Clinton.
J’étais totalement contre la guerre.
Celle de Bush était une catastrophe pour le Proche-Orient, pour le monde.
Maintenant les États-Unis doivent rester en Irak à moins que l’Iran intervienne.
Il y a un autre problème c’est Israël, les États-Unis ne veulent pas parler d’Israël.
C’est une colonie occidentale mais à Washington il est impossible de parler de la réalité d'Israël.
Quand  j’avais proposé d’écrire un livre sur Israël, ils ne l’ont pas accepté. C’est bizarre parce que lorsqu’on est à Tel-Aviv on peut parler de la réalité mais à Washington c’est impossible. le New York Times, le Washington poste et beaucoup d'autre sont des journaux Israéliens. C'est pas normal pour l’Amérique. Moi je suis contre personne, Je suis simplement pour la vérité.
D: En effet, les médias Israéliens sont plus libéral que les médias américains.
D’après les informations que j’ai eu d’autres agents de la CIA, dans les services secrets américains, il y a également des groupes et des individus proche de l’Arabie Saoudite contre Israël non ?
R: Oui c’est pas faux mais ils ne sont pas nombreux
Les gens de la CIA pour la plupart sont objectif, ils connaissent le Proche-Orient, ils ont travaillé en Israël et dans le monde arabe. Ils acceptent la vérité. C’est le peuple Américains qui ne connait pas la vérité. C’est ça le problème, ils prennent seulement l’opinion de la presse américaine et des films hollywoodiens.
D:Les deux actes militaires des Américains, premièrement contre l' Afghanistan et deuxièmement en Irak était quelque chose de positif pour la république islamique d’Iran ?
Est-ce que vous pensez que les Américains était inconscient de ça? Ou est-ce qu’ils ont  joué un film en criant contre l'Iran et en faveur d’Iran?  Ils ont attaqué Saddam Hussein, le grand ennemi de l’Iran depuis longtemps. L’Afghanistan, le taliban qui est contre les musulmans chiites d’Iran. Maintenant c’est deux pays sont quasiment ami avec la république islamique d’Iran.
R: Non les Américains n’était pas conscient de ça. Je connais tous les conseillers de Bush.  En vrai, ils sont vraiment stupide. C’est les arabes  et les Israéliens qui comprennent la menace de l’Iran.
D:  Parmis les trois branches de l’islam, l’islam des wahhabisme en Arabie saoudites, l’islam sunnite comme par exemple au Pakistan et l’islam chiite en Iran, laquelle de ces branche est une menace pour la civilisation occidentale?
R: Le Wahhabisme, parce que ce sont de vrais extrémistes. Ils sont très dangereux pour le monde.
D: Pensez-vous que l’argent de l’Arabie Saoudite a joué un rôle dans la chute du Shah d’Iran?
R: Les saoudiens sont même responsable des catastrophes au Pakistan et il est vrai qu' ils étaient contre le Shah d'Iran.
L’Arabie Saoudite a accepté l’aide militaire de l’Amérique et en même tant il a donné de l’argent aux intégristes.
D:Vous avez récolter des informations assez importante après votre enquête sur l’attentat du 11 septembre. Vous avez trouvé que les saoudiens était dans le coup. Pourquoi on a pas pris en compte ces travaux que vous avez fait en faveur de la sécurité américaine? Est-ce que l’argent saoudien joue aujourd’hui un rôle dans le pouvoir américain?
R: L’argent saoudien joue un rôle dans le pouvoir américain. La vrai raison de ce lien entre ces deux pays c’est surtout le pétrole. Les Américains ont besoin de ce pétrole saoudien. C’est ça le problème.
D: L’entreprise Haliburton ,cette entreprise parapétrolière devenu une grande multinationale, second fournisseur de services à l’industrie pétrolière et gazière dans le monde est implanté partout dans le monde.
Est-ce que vous pensez que cette entreprise est aux commandes?
R: Oui peut-être.
Les compagnies de pétrole ont beaucoup d’influence à Washington. Ils contrôlent le congrès, la Maison-Blanche...
Aux États-Unis on a besoin du pétrole en masse. On est un pays puissant dans lequel il n’y a plus de pétrole.
D:C’est un besoin pour les États-Unis ou pour les compagnies pétrolières?
R:Pour les deux.La crise aux États-Unis a commencé quand le prix du pétrole est passé à 147 $.C’était la première cause de la crise économique, c’est pas les banques, c’était le pétrole. Il y a aussi des problèmes avec les banques bien sûr mais ça a vraiment commencé avec le pétrole.
Si le prix du pétrole arrive encore à 147$ à ce moment-là ce serait vraiment la catastrophe aux États-Unis.
C’est l’Arabie Saoudite qui a baissé maintenant le prix du pétrole. En même temps, l’Arabie saoudites continue le financement de différents mouvements à travers le monde.
D: Pouvez-vous nous parler de ce plan de coup d’état contre Saddam Hussein ?
R: Quand je suis arrivé à l’aéroport aux États-Unis, j’ai eu le FBI qui est venu me voir. J’ai également eu pas mal de problèmes avec la Maison-Blanche j’ai compris que le président avait accepté de l’argent c'est pour ça qu'il à refusé que je passe à l'acte...
Vous savez la politique aux États-Unis c’est comme ça, il n’y a pas eu autant de corruption après la deuxième guerre mondiale comme il y en a eu aujourd’hui .
A présent j’ai confiance en Barack Obama.
D: Justement vous pouvez nous en dire plus sur Barack Obama? Que pensez-vous de lui?
R: C’est quelqu’un d’honnête selon moi, c’est un type objectif. Il y a pas mal de lobbys qui l'attaquent. Pour Obama la crise financière est le sujet le plus important, pas le Proche-Orient. En tout cas pour le moment.
D: Si aujourd’hui Obama et son équipe vous propose de travailler pour eux, l’accepteriez-vous?  les États-Unis ont besoin de gens comme vous...
R: Oui sans doute j’accepterai mais c’est improbable pour moi. Aujourd’hui j’ai plus la capacité de rester muet comme avant. Il y a beaucoup de gens à Washington qui vois les choses comme moi. C'est le pouvoir tout haut placé, les lobbys qui gèrent tout.
D: Différentes théories existent à propos des événements du 11 septembre, certains disent que les Américains ont fermé les yeux et laisser faire. Qu’est-ce que vous en pensez?
R: C’est pas évident, l’enquête est complexe. Je sais que la CIA n’est pas impliqué.
D: Alors pourquoi certaines pages du rapport ont été supprimés?
R: Ça c’est autre chose! En effet, il y a beaucoup de fait que le public ne connaît pas. L’enquête n’est pas tout à fait honnête. C’est vrai que c’est un problème, beaucoup de faits sont cachés au public. la Maison-Blanche était contre le rapport.
D: On sait que plusieurs millions de dollars ont disparu après la crise économique, où est parti cet argent selon vous?
R: Un peu partout! en Suisse, Autriche etc.
750 milliards de dollars ont été volés, disparu, les gens sont aujourd’hui fâché du système de Wall Street puisqu’ils ont volé beaucoup d’argent .
D: Merci d’avoir répondu aux questions monsieur Baer, une conclusion?
Je suis très optimiste pour les relations entre l’Iran et les États-Unis avec le président Obama.
Je souhaite que les États-Unis quittent le proche orient. C’est la meilleure chose qui puisse arriver pour tout le monde. La politique américaine doit changer au Proche-Orient.
Les rapports entre l’Iran et les États-Unis doivent changer aussi, Ali Khamenei doit être prêt à travailler et être en bons termes avec les États-Unis pour avoir enfin la paix en Irak et en Afghanistan. Si les États-Unis et l’Iran sont en guerre la paix est impossible. C’est pour cette raison que Ali Khamenei dois dire qu’il écoute et qu’il est prêt à changer le caractère de ses relations avec l’Amérique.
Et je conseille aux palestiniens d’accepter la résolution 242. Les palestiniens doivent avoir de la patience avec la politique Israélienne c’est une question de survie.



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